Petit guide des plantes faciles d’entretien

Quand on se promène à la jardinerie et qu’on se faufile au rayon cactus et succulentes, Benjamin & moi entendons souvent « tiens si t’as pas la main verte, ces plantes sont pour toi » ou « ça c’est increvable », etc. Idem dans les commentaires sur Instagram, les cactus seraient les « seules plantes qui résistent ». Pourtant, vous semblez nombreux à vouloir apporter de la verdure à votre intérieur grâce à d’autres plantes.

Alors, quand notre 4ème Echeveria & notre cactus adoré dans la cuisine sont morts (motif : trop d’amour trop d’arrosage) on s’est dit que non, les plantes grasses n’étaient pas les espèces les plus faciles à entretenir. Pour tout vous dire, nous avons pas mal de plantes & celles que nous parvenons le moins à garder sont les cactus et succulentes. Rien n’y fait, je [oui car je conserve jalousement le monopole de l’arrosage des plantes] les arrose souvent beaucoup trop. Celles que nous possédons depuis longtemps se portent bien, car je connais maintenant leurs besoins et je peux repérer quand elles ont soif, mais lorsque de nouvelles plantes arrivent j’ai tendance à vouloir les chouchouter & certaines ne semblent pas apprécier mes soins.

Bref, cela fait maintenant 2 ans que je prête attention aux besoins de mes plantes et je m’en tire de mieux en mieux. Parfois certaines souffrent un peu car je commets une erreur, mais en général il suffit de tenter en douceur d’autres formes d’arrosage (les espacer, les rapprocher, avec une eau non calcaire, plus tempérée, etc.) ou de placer la souffrante à un autre endroit (plus lumineux, plus humide, avec moins de courant d’air, etc.) pour que Madame se sente mieux. Le problème c’est que cela prend parfois du temps de savoir comment s’occuper d’une plante. Par exemple mon petit Pilea peperomioides se retrouve aujourd’hui avec 4 feuilles sur le dos (impossible de savoir ce que j’ai fait de travers !). Son état est désormais stable (notez les termes médicaux) mais il faudra du temps pour qu’il redevienne joli.

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Ce petit « guide » d’entretien est le fruit de nos propres expériences, bonnes ou mauvaises. Il tient compte de la situation de notre appartement (exposé est-ouest). Si vous avez une exposition différente (nord/sud), certains détails pourront varier. Par exemple certaines plantes chez nous pourront être placées près d’une fenêtre, alors que pour un appart/une maison exposé(e) sud (qui plus est dans le sud de la France) une exposition à la fenêtre risquerait de brûler les feuilles. Ce guide est donc une petite base mais n’oubliez pas d’observer vous aussi vos plantes afin de déterminer leurs besoins.

Remarque : Dans ce guide, quand je dis qu’une plante s’accommode de l’ombre, j’entends par « ombre » une pièce qui ne reçoit que peu de lumière durant la journée. En aucun cas une plante ne pourra vivre si elle se situe dans une pièce sans fenêtre, à moins de bénéficier d’un éclairage artificiel imitant la lumière du jour.

L’epipremnum pictus ou Scindapsus ou Pothos

Je crois que cette plante est ma petite préférée. Elle est délicate et habille joliment une petite étagère. Attention, elle est très toxique pour les enfants et animaux. Puisqu’il s’agit d’une plante grimpante ou tombante, privilégiez un emplacement haut et hors de portée.

Concernant l’exposition, elle peut se développer aussi bien à l’ombre qu’en pleine lumière, même si elle perdra quelque peu sa couleur et ses tâches à l’ombre. Évitez le soleil direct en plein été, sous peine de brûler les feuilles.

Le scindapsus craint le trop plein d’humidité. Je laisse sécher la motte entre deux arrosages et je me repère aux feuilles pour savoir si je dois l’arroser (je ne sais pas si c’est bien ou pas) : elles se replient quand il a soif. On le voit d’ailleurs sur les photos ci-dessus : à gauche il a soif, à droite il vient d’être arrosé.

L’hiver il supporte des températures fraîches, jusqu’à 10°. Cela lui est même bénéfique. Notre cuisine est mal chauffée (nous n’avons qu’un seul radiateur dans le salon) et en général il fait entre 15 et 17°C. Cela semble lui convenir. Si vous le conservez dans une pièce chauffée, pensez à augmenter l’humidité en posant le pot percé sur une soucoupe remplie de billes d’argile et d’eau.

Évitez les courants d’air. Cela doit faire 3 ans que nous l’avons, il se portait comme un charme mais ne se développait pas beaucoup. Alors l’hiver dernier je l’ai bougé de place & il n’a pas eu l’air d’apprécier. Quand on a refait la cuisine on a décidé de le mettre en haut de l’étagère, petite place bien ensoleillée. Sur la photo de gauche prise au printemps on voit bien qu’il était dénudé sur les longueurs. J’ai coupé les tiges et je les ai rempotées directement dans le pot. Et voilà aujourd’hui le résultat (photo de droite), seulement quelques mois après. Les nouvelles feuilles sont encore jeunes et petites, mais bébé deviendra grand.

Les Tradescantia ou misère

Le tradescantia doit son petit surnom « misère » à sa facilité d’entretien. Cette plante n’est pas très capricieuse & qui plus est elle se multiplie très facilement. Je tiens une bouture de ma grand-mère, qui elle-même la tient d’une amie. Elle n’avait qu’une petite bouture au départ & elle a réalisé pas mal de boutures supplémentaires dès qu’une nouvelle tige devenait trop longue. En seulement quelques mois elle a obtenu une suspension énorme ! Maintenant à moi de faire aussi bien 🙂

Le tradescantia ayant des feuilles colorées (souvent blanches ou rosées) a besoin de lumière vive car le manque d’ensoleillement décolore ses feuilles. Si votre tradescantia est vert, vous pouvez le placer dans une zone plus ombragée.

Cette plante aime la chaleur et l’humidité, mais reste rustique (elle tolère un minimum de 5°C l’hiver).

En général cette espèce apprécie l’eau & les bassinages l’été quand il fait chaud et sec. L’hiver, préférez un arrosage léger, en laissant sécher le terreau entre deux apports.

C’est une plante qui se multiplie très facilement. Il vous suffit de prélever une tige avec quelques feuilles et de la déposer dans un récipient d’eau. Au bout de quelques jours seulement des racines apparaitront. Vous pourrez la rempoter quand les racines seront suffisamment longues (environ 3/4 cm) & en arrosant régulièrement au départ.

Les Pilea

 

Et oui cette petite plante à gauche est bien un pilea ! Plus précisément un pilea cadierei. Et elle est ultra facile d’entretien.

Contrairement au pilea peperomioides (à droite) qui sera plus joli s’il bénéficie d’une bonne luminosité indirecte, cette variété aime la mi-ombre & conviendra très bien à un intérieur peu lumineux.

Les pilea aiment l’eau, en particulier le pilea peperomioides, mais il faut veiller en arrosant à ne pas mouiller les feuilles qui risqueraient de pourrir. Pour le pilea cadierei, j’attends toujours que le sol en surface soit sec avant d’arroser à nouveau. Pour tout vous dire, il penche la tête quand il a soif et se redresse quelques heures après l’arrosage (je ne sais pas si c’est une bonne technique mais c’est flagrant). Pour le pilea peperomioides j’attends que la motte soit sèche de moitié avant d’arroser, mais je veille à ne pas la laisser sécher complètement.

Les pépéromia

Remarque : à ne pas confondre avec le pilea peperomioides. Le Pilea appartient à la famille des Urticacées alors que le Pépéromia appartient à la famille des Pipéracées. Il en existe beaucoup de variétés. Vous la trouverez facilement en jardinerie, ou à Ikea par exemple.

Le pépéromia vit à l’ombre dans son milieu d’origine. En intérieur, cette plante aura besoin d’une bonne lumière, surtout l’hiver, mais elle doit être protégée des rayons directs du soleil. Comme la plupart des plantes, le pépéromia à feuilles colorées/tachetées aura besoin de plus de lumière que celui à feuilles vertes.

 

guide-plantes-interieur-3Il vaut mieux sous-arroser cette plante que l’inverse car l’excès d’eau entraîne la chute des feuilles et la mort de la plante. Comme les succulentes, elle possède des tissus qui emmagasinent l’eau et lui permettent de supporter la sécheresse. Au moment du rempotage, déposez au fond du pot une couche de billes d’argile et choisissez un substrat bien drainant.

Le pépéromia craint les courants d’air et le froid (en-dessous de 13°C). Il n’apprécie pas non plus la sécheresse des intérieurs chauffés l’hiver.

Pour exemple, notre peperomia glabella se situe dans le salon qui est la seule pièce où se trouve un chauffage. Elle est donc plus chaude mais aussi plus sèche que les autres. Il y a quelques semaines ses feuilles tombaient plus rapidement que d’ordinaire, elles manquaient de panache et étaient recroquevillées. Pour apporter de l’humidité, je l’ai arrosé légèrement (le terreau était bien sec), j’ai lavé les feuilles à l’aide d’un chiffon humide et j’ai déposé un lit de billes d’argile et un peu d’eau dans la soucoupe.

Désormais il a retrouvé sa couleur d’origine et ne perd plus ses feuilles.

La famille des Marantacées (Calathea, Stromanthe & Maranta)

guide-plantes-interieur-18Ici nous avons un leuconeura maranta

La famille des marantacées contient beaucoup de variétés. Les plantes n’ont pas toutes les mêmes besoins, mais elles ont un point en commun : elles sont canons ! Nous avons un maranta depuis ce printemps (vous pouvez le voir ici) et il a bien grandi depuis. Il est dans notre chambre et a l’air de s’y plaire. La pièce n’est pas chauffée directement (le chauffage est dans le salon) et elle bénéficie de l’humidité de la douche.

En m’aidant notamment de ce blog, j’ai répertorié les besoins globalement similaires de ces trois plantes.

Tout d’abord elles ont besoin d’une humidité satisfaisante de l’air. Pour maintenir une bonne hygrométie, vous pouvez poser le pot (percé) sur un cache-pot assez large rempli de billes d’argile et d’eau (conseil valable pour toutes les plantes aimant l’humidité). En hiver il faut impérativement éviter la proximité avec un radiateur. A l’inverse, elles se plaisent bien dans une salle de bain ou une cuisine.

Concernant l’arrosage, ces trois plantes ont besoin de pas mal d’eau mais souffrent du trop-plein d’eau. Au moment du rempotage, déposez au fond du pot une couche de billes d’argile et choisissez un substrat bien drainant. Elles apprécient les arrosages par capillarité (en mettant de l’eau dans la coupelle) ainsi que les bassinages l’été. Il faut impérativement utiliser de l’eau non calcaire et tempérée, l’idéal étant l’eau de pluie. Entre deux arrosages, laissez sécher la motte de moitié mais veillez à ne pas la laisser sécher complètement (si vous enfoncez votre doigt dans la motte, le terreau doit encore être humide au fond du pot mais sec en surface). Les feuilles jaunissent et s’enroulent quand l’air est trop sec ou qu’elles manquent d’eau.

Concernant l’exposition, le Maranta et le Calathea réclament une lumière tamisée toute l’année. Le Stromanthe préfère des pièces plus ombragées & il est casanier : les feuilles s’orientent en fonction de la lumière alors il ne faut pas le déplacer. Pour ces trois plantes, évitez le soleil direct qui brûlerait les feuilles.

Les températures idéales pour le maranta se situent autour de 18/20°C. Il supportera des températures un peu plus fraîches l’hiver, mais pas en-dessous de 13°C (les feuilles noircissent si les températures sont trop fraiches). Le calathea quant à lui s’accommode de températures autour de 16 à 21°C. A savoir que plus les températures augmenteront, plus il aura besoin d’humidité. Enfin le stromanthe est moins difficile et se plaît dans les températures habituelles d’une habitation.

Nous avions un calathea mais il est mort, les feuilles s’enroulaient et ont complètement séché. Nous avons essayé pas mal de choses mais rien n’a fonctionné. Il n’était pas très vigoureux dans la jardinerie, nous l’avions quand même acheté en pensant le sauver mais sans résultat. Pensez-donc à bien le choisir : feuillage bien fourni et sain, sans tâche et veillez à ce que les pointes ne soient pas sèchent.

Les lierres (Hedera) & fougères microlepia

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Je regroupe ces deux espèces ensemble car globalement elles ont les mêmes besoins et sont des « classiques » des intérieurs.

Le lierre est toxique, attention à le placer à un endroit inaccessible pour les jeunes enfants & les animaux.

Ces deux plantes seront vos alliées si votre intérieur est plutôt sombre. Privilégiez toutefois un lierre vert plutôt que tacheté car ce dernier a besoin de plus de lumière pour conserver ses couleurs.

Concernant l’arrosage : l’hiver arrosez-les très peu, simplement pour maintenir le terreau légèrement humide. L’été arrosez davantage, en laissant sécher la motte de moitié entre deux apports.

Ces deux plantes s’accommodent des températures d’un intérieur, & peuvent être conservées au frais l’hiver (autour de 10°C). Si elles sont conservées dans une pièce chauffée, maintenez une bonne humidité en les bassinant et en les posant sur une soucoupe remplie d’eau et de billes d’argile.


En résumé, ce qu’il faut retenir pour l’entretien de ces plantes :

  • L’humidité de l’air est importante, en particulier l’hiver où ces petites souffrent de l’air sec de nos intérieurs chauffés. Pour augmenter l’humidité, je pose mes pots percés sur des soucoupes remplies de billes d’argile et d’eau. Je rassemble également les plantes entre elles car cela crée un « micro-climat » humide, et je place au centre un verre rempli d’eau. Il est caché par les plantes et avec la chaleur de l’appartement l’eau s’évapore et humidifie l’air autour des plantes.
  • Concernant les arrosages, il faut éviter de laisser sécher complètement les mottes, sauf pour les pépéromia, les misères ou les scindapsus qui supporteront. Pour savoir si je dois arroser, je vérifie que le sol en surface est sec. Normalement, le fond du pot doit encore être humide. L’été lorsqu’il fait chaud, je bassine les plantes qui ont le plus besoin d’eau (lierre, fougère, misère, marantacées).
  • Choisissez des pots percés. A l’exception de quelques plantes tous mes pots sont drainés avec des billes d’argile ainsi qu’un trou au fond du pot. Si vous avez craqué sur un pot non percé, soit vous pouvez le percer vous-même, soit je vous conseille de rempoter votre plante dans un pot en plastique (celui que l’on a quand on achète les plantes) de la taille qui convient. Lorsque vous voudrez arroser la plante, vous pourrez enlever le pot en plastique, arrosez la plante puis laissez égoutter. Cela permet d’éviter que l’eau stagne dans le fond du pot et que les racines pourrissent.
  • Le sur-arrosage est souvent fatal. Lorsque vous venez d’adopter une plante, arrosez-la peu et attendez de voir en combien de jours elle absorbe l’eau. Si le lendemain tout est sec, c’est que vous n’avez pas arrosé suffisamment (à moins bien-sûr que vous ne soyez en période de canicule).
  • Pour débuter, vous pouvez vous fier à ce rythme d’arrosage (qui ne concerne pas les cactus et succulentes) : en hiver 1 fois tous les 15 jours si votre intérieur est peu chauffé (autour de 15/16°C) ou 1 fois par semaine si vous avez autour de 20°C. Au printemps arrosez 1 fois par semaine, puis dès que les températures dépassent les 20°C arrosez 2 fois par semaine. Vous pouvez vous fixer des jours pour ne pas oublier, par exemple le dimanche et/ou le mercredi. Et si vous voyez que la motte n’est pas sèche en surface, attendez encore quelques jours avant d’arroser (plus de conseils ici).
  • Évitez d’arroser les feuilles de vos plantes car elles sont souvent fragiles. Pour les humidifier et enlever la poussière qui s’y dépose, utilisez un chiffon humide.
  • N’hésitez pas à vous faire un petit carnet. Vous pourrez y noter quelques indications trouvées directement sur le pot de la plante ou sur internet : arrosage, ensoleillement, type de substrat, multiplication & vos propres expériences (bonnes ou mauvaises). Vous pouvez l’illustrer par quelques dessins, ou simplement développer quelques photos des plantes et les coller.

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Il y aura sans doute d’autres parties à ce guide. Je suis encore en train d’apprendre alors je ne voudrais pas vous donner de mauvaises informations sur les autres plantes que l’on possède 😉

Si vous avez des remarques ou des conseils concernant ces plantes, ou d’autres plantes à nous conseiller, n’hésitez pas à nous laisser un petit mot !

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23 petits mots

  1. J’ai adoré ton article ! Je suis très intéressé par la botanique, quel est le nom du livre sur la dernière photo ? Je suis en pleine recherche de livres comme celui-ci 😊

  2. Bonjour,
    Merci pour cet article !
    Comment s’appelle la plante sur la première photo à droite de l’évier avec ses petites feuilles qui tombent le long du placard ? Elle est aussi en photo avec votre portant en acier.
    Elle est magnifique, je vais essayer de m’en trouver une. Peut être avez vous aussi quelques conseils d’entretien ?

    Très bonne journée à vous !

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